Un fils témoigne des conséquences que la dépendance de son père aux opioïdes a eues sur lui et sur sa famille.
Enfant, Dillon a toujours su que son père était différent, mais il n’en a jamais vraiment parlé. En grandissant, il a été confronté à de nombreux défis. « Mon père a toujours été difficile à vivre », explique-t-il. « Il avait du mal à communiquer et il s’énervait facilement, même pour des choses insignifiantes. Un jour, il a piqué une crise parce que je mettais du fromage sur mes hot-dogs. »

Avant que Dillon ne naisse, son père a été victime d’un grave accident de la route. Dans le cadre de son traitement, on lui avait alors prescrit de l’OxyContin. Depuis ce jour, soit depuis plus de trente ans, le père de Dillon est dépendant des opioïdes.
Puis, tout a basculé : ses parents ont divorcé et, quelques années plus tard, sa mère est décédée. Dillon et son jeune frère ont alors vécu tantôt chez leur père, tantôt chez leurs grands-parents. À l’adolescence, la vie chez leur père était plutôt attrayante, car il y avait moins de règles et peu de surveillance.
Dillon pense que son père vendait ses pilules et qu’il était impliqué dans d’autres activités illégales. Il arrivait souvent que l’électricité soit coupée pendant plusieurs jours, l’argent servant à payer les opioïdes de leur père plutôt qu’à régler les factures. Mais l’incident le plus grave est survenu lorsque le père de Dillon, qui refusait d’admettre son problème de dépendance, en est venu à croire que ses pilules pouvaient guérir tous les maux. Il était convaincu que si elles lui permettaient de se sentir bien, elles auraient le même effet bénéfique sur ses enfants. Dillon se souvient que son père lui a même déjà offert des opioïdes pour soigner son rhume, et qu’il les a pris. Heureusement, au bout de quelques jours, Dillon a tout arrêté en raison de l’étrange sensation que ces comprimés lui procuraient.

Grâce à l’aide de ses grands-parents et à sa résilience, qu’il attribue à sa mère décédée, Dillon est parvenu à échapper au sort qu’a connu son père. Le regard que porte Dillon sur la toxicomanie est le suivant:
Je ne pense pas que les gens souhaitent finir leur vie de cette façon. Mais supposons que vous avez un accident de voiture et qu’à partir de ce moment-là, toute votre vie suivait une pente des plus glissantes qui pouvait vous mener à votre perte. Eh bien, c’est ce qui est arrivé à mon père, malgré son grand cœur. Et ça peut très bien arriver à n’importe qui.
Aujourd’hui, Dillon mène une vie heureuse et productive. Il a épousé une femme merveilleuse avec qui il a un jeune enfant qui est en parfaite santé, et il a une carrière prolifique et gratifiante. Bien sûr, Dillon s’estime privilégié d’avoir tout cela, mais il se considère vraiment chanceux d’avoir pu déjouer le destin.