Calgary, Alberta

L’histoire de Capri R

Une travailleuse sociale chevronnée nous explique comment les troubles liés à la toxicomanie peuvent toucher n’importe qui.

« Cela fait maintenant 28 ans que j’exerce le métier de travailleuse sociale », explique Capri. « Aventa, l’organisme à but non lucratif pour lequel je travaille, offre depuis les années 70, cela fait donc 55 ans, un traitement de la toxicomanie destiné exclusivement aux femmes. Nous offrons un programme résidentiel pour le traitement des dépendances qui va de sept semaines à trois mois. »

Forte d’une expérience de près de trente ans dans ce domaine, Capri tient à souligner que

les problèmes liés à la toxicomanie peuvent survenir chez n’importe qui, à n’importe quel moment, à tout âge, toutes cultures confondues.

 

« De plus, on peut se trouver confronté à un problème de toxicomanie pour différentes raisons », dit-elle. À la suite du décès d’un conjoint ou d’une perte d’emploi, par exemple. Plusieurs événements peuvent survenir dans la vie d’une personne et avoir une incidence sur sa capacité à affronter le quotidien; cela entraîne inévitablement du surmenage.

Il peut arriver qu’une personne tout à fait normale subisse un coup dur dans sa vie, qu’elle se réfugie dans la drogue ou l’alcool et qu’elle ne parvienne plus à s’en sortir. N’oublions pas non plus que toute intervention chirurgicale dite « de routine » peut nécessiter la prise d’opioïdes, et que la personne peut avoir de la difficulté à se passer de son médicament une fois que les doses qui lui ont été prescrites sont épuisées.

Non seulement le parcours menant à cette situation est complexe, mais la stigmatisation entourant la toxicomanie complique également la recherche d’un moyen de se sortir de ce cercle vicieux. « Devoir consulter signifie que le problème a atteint un niveau tel que l’on a besoin d’une aide professionnelle », explique Capri. « Le fait de devoir obtenir de l’aide pour un problème de santé mentale, de toxicomanie, etc., et les sentiments de culpabilité et de honte que l’on peut ressentir intérieurement – ou la stigmatisation venant de l’extérieur – sont autant d’obstacles qui peuvent se dresser devant nous. »

Malgré tous ces enjeux et en dépit de la toxicité croissante de l’approvisionnement en médicaments, Capri a de bonnes nouvelles à annoncer. « Le nombre de personnes qui prennent des opioïdes est en hausse, mais l’accès aux traitements assistés par médicaments est également de plus en plus répandu. Tant sur le plan professionnel que personnel, je constate une sensibilisation accrue à la prise en charge des surdoses et j’ai noté l’ajout d’une formation sur la façon d’administrer la naloxone dans le cours de premiers soins. Rien de tel ne se faisait dans les années 90. » Voici son conseil : « Ayez toujours une trousse de naloxone sur vous.

Si vous vous trouvez dans un lieu public et que vous voyez une personne qui semble intoxiquée, vous pourrez lui porter secours ». « Il y a quelques années, lors d’un barbecue communautaire, une personne a fait une surdose et s’est retrouvée en état de détresse médicale. Elle est devenue toute raide et bleue, c’était traumatisant et horrible à voir. Personne n’avait de naloxone. Après cet événement tragique, je me suis juré de toujours avoir cet antidote à portée de main. On doit s’assurer que la naloxone fasse partie intégrante des trousses de premiers soins, c’est très important selon moi. »

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